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Faya Millimono prédit la fin du règne d'Alpha Condé « ...il perdra le pouvoir en mars 2020 comme Sékou Toure en mars 1984 »

Faya-Millimono

De qui s’agit-il ? Bien sûr d’Alpha Condé. En effet, quand il est arrivé au pouvoir en 2011, les Guinéens savaient qu’avant lui, le pays avait successivement connu quatre présidents : (1) Sékou Toure, qui a dirigé le pays pendant 26 ans après son indépendance ; (2) le Général Lansana Conte qui a dirigé le pays pendant 24 ans ; (3) le Capitaine Moussa Dadis Camara qui a servi pendant un an ; et (4) le Général Sékouba Konate qui, en tant que Président intérimaire, a aussi servi pendant un an. Toutefois, dans un état euphorique, certainement suscitée par son investiture le 21 décembre 2010, Monsieur Alpha Condé a—naïvement ou à dessein--dit, je cite : « Je prends la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée », fin de citation. Cette déclaration a été peu ou pas comprise par les Guinéens. Ce sera tout au long de sa gouvernance que les faits confirmeront deux analogies entre Alpha Condé et le premier Président de la Guinée. La première analogie porte sur la similitude de leurs personnalités caractérielles, marquées par le gout pour la dictature. La seconde analogie, qui est plutôt une prémonition qu’induit la première, porte sur la similitude probable de fin de régime des deux personnages.

Bientôt dix ans après, peut-on nous poser la question de savoir où le premier président a-t-il laissé la Guinée ? Pour répondre à cette question, écoutons deux personnalités importantes de notre pays.

1). Le Cardinal Robert SARAH dans son livre « Dieu ou rien », Page 84, parlant de son vécu quand il sillonnait son diocèse sur les conseils de Mgr Barry, après sa consécration comme Archevêque de Conakry, le 23 août 1979 disait, je cite :

« … J’ai compris que la révolution du Parti-Etat détruisait littéralement les piliers du pays. En particulier, l’école était dans une situation de chaos ; seule comptait la diffusion de la propagande officielle, inspirée du marxisme-léninisme soviétique. Les dispensaires et les hôpitaux avaient pratiquement disparu ou se trouvaient dans un état d’hygiène lamentable. Les plus faibles, en particulier les enfants et les vieillards, étaient livrés à eux-mêmes dans les souffrances terribles.

Les opposants politiques n’avaient pas droit de cité. Le seul fait d’émettre une simple critique sur la misère du peuple pouvait conduire à un emprisonnement au camp Boiro, où les militaires pratiquaient des tortures indescriptibles dont je préfère ne pas parler. » fin de citation

2). Maitre Mohamed Traore, ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, disait le 17 juin 2019, je cite : « Traquer ou tenter de traquer les membres du FNDC qui ne font qu’exercer des droits qui leur sont constitutionnellement reconnus, est le plus mauvais signal que l’on puisse envoyer aux défenseurs des droits de l’homme et de l’État de droit. C’est peut-être maintenant que prend tout son sens la phrase « Je prends la Guinée, là où Sékou Touré l’a laissée » fin de citation.

Comme au temps du premier régime, l’école guinéenne est aujourd’hui dans un chaos indescriptible, les routes manquent cruellement, les dispensaires et les hôpitaux sont dans un état piteux, le pays croupit sous le poids des épidémies et des ordures, la pauvreté va crescendo, etc. Sur le plan de la répression des politiques, le célèbre camp Boiro de Monsieur Sékou Toure a cédé la place au camp de Soronkoni, où la torture se pratique comme au bon vieux temps.

Nous n’avons pas besoin de rappeler que la Guinée souffrait d’un isolement total au moment où Monsieur Sékou Toure rendît l’âme le 26 mars 1984. Que peut-on dire de la situation guinéenne d’aujourd'hui après deux tentatives avortées des chefs d’état de la CEDEAO de proposer aux Guinéens d’embrasser la paix ?

Pour rappel aux lecteurs, le plan d’arrestation du Cardinal pour son incarcération au camp Boiro et son assassinat étaient programmé pour avril 1984. Toutefois, pour permettre à la Guinée d’avoir un Cardinal dont il est aujourd’hui fier, Dieu mît fin aux jours de Sékou Toure, le 26 mars 1984. Pour montrer que Dieu aime et protège toujours les Guinéens, il agira une fois encore pour sauver notre démocratie pour laquelle tant de vies ont été perdues et tant de souffrances ont été endurées.

Par Faya L. Millimouno, Président du Bloc Libéral


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