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Manifestation politique : La marche des femmes de l'opposition étouffée.

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Malgré l'interdiction faite par les autorités, les femmes de l'opposition ont fait une marche pacifique à Conakry.

Elles sont descendues dans la rue pour manifester leur ras-le-bol contre toutes les tueries perpétrées en Guinée lors des manifestations politiques.

Mais la marche a été vite étouffée au niveau du CHU de Donka. Un impressionnant dispositif sécuritaire était venu barrer la route aux femmes marcheuses qui voulaient se rendre au ministère de la sécurité pour exprimer leurs désarrois au ministre Alpha Ibrahima Keira.

Elles étaient plus d'une centaine ce jeudi, 1er novembre 2018 à  investir les rues de Conakry. Ces femmes  étaient munies de pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «  Alpha arrête de tuer nos enfants », ou encore « justice pour  nos morts ».

«  Je suis dans les rues pour protester au même titre que toutes femmes mères contre la sécurité de ce pays qui ne fait qu'abattre nos enfants comme des gibiers. On en n'a marre. Où est  le ministre de la sécurité ? Aurait été son enfant, est ce qu'il aurait accepté qu'il soit abattu comme ça comme un animal ? », S’interroge l'honorable Mariama Tata Bah.

98 morts, trop c'est trop, s'indignent beaucoup de femmes dans la foulée.

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Pour exprimer leurs colères, ces femmes se sont décidément fixées pour mission d'aller au ministère de la sécurité. Une mission qui sera impossible. Car sur place bien avant leur regroupement pour se rendre au lieu ciblé, un cordon militaire composé en majorité de femmes de la police et de la gendarmerie a bloqué les marcheuses.

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Un comportement mal apprécié par les femmes de l'opposition

«  Ils n’ont qu'à étouffer jusque demain, s'ils veulent on passera la nuit ici. Ils ont dit qu'ils vont nous encadrer tant mieux. Qu’ils nous encadrent ou pas, nous irons rencontrer monsieur le ministre de sécurité. Il nous dira si nos enfants sont des gibiers pour qu'ils soient abattus comme ça dans les rues de Conakry », durci la députée à l'Assemblée Nationale.

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Pas de jets de pierres, pas de gaz lacrymogène, pas de bastonnades et même pas de tirs en l'air comme ce fut le comportement maître des agents de sécurité, les femmes marcheuses ont été encerclées et conduites jusqu'à l'autoroute Fidel Castro sous un soleil de plomb. Espérant qu'elles vont atteindre leur but, ces femmes ont été stoppées de nouveau par les forces de l'ordre.

Après quelques minutes de chaudes disputes, les marcheuses n'avaient désormais le choix que de rebrousser chemin.

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Une marche complètement anéantie, mais les femmes de l'opposition républicaine ne comptent pas baisser les bras

« Nous avons voulu marcher aujourd'hui pour marquer notre ras-le-bol, pour aller rencontrer le ministre de la sécurité, pour lui dire qu'on en a assez de ces tueries de nos enfants dans les rues de Conakry. Malheureusement monsieur le ministre n'a pas eu le courage de nous recevoir, il n'a pas eu le courage d'assumer. Quand on est ministre, on pose des actes on doit les assumer. Malheureusement il n'a eu le courage d'assumer. Et nous prenons l'opinion nationale et internationale en témoin. Ils nous ont empêchés d'arriver chez lui. Mais ce n'est que partie remise. Nous allons dérouler notre programme de la semaine prochaine. Parce-que nous n'allons plus s'arrêter jusqu'à ce que ce fléau soit éradiqué en Guinée. Parce-que c'est un fléau pire qu’Ebola. Avec 98  morts, 100 morts si on prend l'intérieur du pays, je crois que pour toute personne normale et consciente, trop c'est trop. Nous en avons marre et nous allons continuer la lutte jusqu'à la victoire «, a laissé entendre  Hadja Maimouna Bah Diallo, présidente des femmes de l'UFDG.

Yamoussa Cheick Camara pour 224infos.org


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