En ligne (connectés) : 0 51

Fodé Mohamed Soumah « il est urgent que les forces vives du pays se rassemblent… » (Déclaration)

fode-mohamed-soumah

Dans une déclaration rendue publique ce Mardi 6 novembre 2018, le président du parti Génération Citoyenne (GéCi) Fodé Mohamed Soumah, a dénoncé les cas de morts enregistrés par l’opposition guinéenne  lors de ses manifestations politiques. Dans cette déclaration, le président Fodé Mohamed Soumah s’est également prononcé sur la crise qui secoue  le secteur éducatif depuis quelques temps. Pour lui, le premier ministre doit dialoguer avec le syndicat en vue de trouver une solution à la crise.

Déclaration :

Encore un mort. Un mort de plus. Un mort de trop. Des victimes innocentes. Sans compter les blessés, les exactions et ceux qui ont tout perdu. Pendant ce temps la colère gronde. Les frustrations s’ajoutent à l’indignation et à l’impunité. Mais jusqu’à quand ? Comment mettre fin à ce décompte macabre sans situer les responsabilités ?
Un début de solution consisterait à bannir l’usage du port d’armes sur le terrain, afin d’éviter l’utilisation disproportionnée de la force par des moyens conventionnels.
Ensuite, répertorier l’équipement distribué aux forces d’encadrement des manifestations selon la lettre d’information qui délimite le parcours, car l’interdiction de manifester n’a plus lieu d’être.
Enfin, faire l’inventaire du matériel remis aux forces de l’ordre, afin de tracer toutes les phases de l’opération, car chaque arme possède une identité.
Sans être la panacée, ce processus pourrait freiner certaines velléités guerrières, juguler la violence aveugle et combattre l’impunité qui sévit depuis de nombreuses années.
Mais, nous devons éviter d’en faire une affaire politico ethnique, car les populations ne vivent pas en vase clos dans des ghettos. Il n’y a pas de quartier « homogène » sur toute l’étendue du territoire national. Ce sont des Guinéens qui ont perdu la vie à Conakry et à l’intérieur du pays. L’apaisement, la raison et le patriotisme deviennent plus que jamais prioritaires.
Aujourd’hui, tout est fait pour noyer l’échec du pouvoir, alors que la Guinée est sur la corde raide, avec des mœurs politiques en putréfaction avancée et une cohésion sociale en lambeaux.

Le 1er ministre qui devrait être l’interlocuteur privilégié des syndicats jusqu’à la résolution des revendications, se cantonne dans une tournée « présidentielle » à coups de milliards de francs, comme s’il n’y avait pas péril en la demeure.

A ce jour, tous les enfants de la sous-région et d’ailleurs ont repris le chemin de l’école. La tension est palpable entre l’école publique et les établissements privés, dont certains menacent de fermer pour protester contre l’Etat. Les femmes et les élèves s’impatientent et manifestent dans la répression. Les menaces sur les grévistes s’intensifient avec le gel des salaires et les arrestations arbitraires. Le dialogue est rompu, d’où une radicalisation qui plombe la sortie de crise. La finalisation des Communales est passée au second plan, et le mandat des députés aux oubliettes. Il faut distraire/désorienter les Guinéens.
Pendant ce temps, le Président Alpha Condé se mure dans un silence assourdissant, alors que le pays (et non l’Etat dont il a hérité) se transforme inexorablement en jungle, sans foi ni loi.
Pis, les derniers chiffres du HCR montrent que les migrants guinéens qui traversent la Méditerranée (12%) sont plus nombreux que ceux des pays en guerre, comme l’Afghanistan, la Syrie, la Lybie, L’Irak. Sans compter ceux qui ont traversé l’une des 6 frontières, ou ayant trouvé d’autres solutions.
Les tueurs d’espoir et les vendeurs d’illusion sont la cause de l’exode massif de nos jeunes.
Les enseignants s’accrochent mordicus, car ils savent que la Guinée s’est enrichie. Rien qu’au niveau de la bauxite, nous sommes passés 3ème pays producteur avec  42 millions de tonnes, et la perspective d’être Numéro 1 en 2020 devant l’Australie et la Chine avec plus de 60 millions de tonnes.
Le paradoxe est que les populations deviennent de plus en plus pauvres, pendant que le projet de loi de finance présente un budget de la Présidence en augmentation de 104 milliards, tout comme l’impôt sur le revenu de nos misérables travailleurs.
De tout ce qui précède, il est urgent que les forces vives du pays se rassemblent, afin de nous éviter un chaos aux effets pervers. L’heure est au réveil des consciences. Le compte à rebours a commencé.

Fodé Mohamed Soumah

Président de la Génération Citoyenne


A propos de l'auteur :