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États généraux de la décentralisation : discours du ministre Bouréma Condé

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Voici le discours du Ministre Bourema Condé à l'occasion de la journée des états généraux de la décentralisation au Palais du peuple ce jeudi 14 Février 2019

Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale

Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Institutions Internationales

Monsieur le Chef d’Etat-major Général des Armées

Madame et Messieurs les Gouverneurs de Régions Administratives

Madame et Messieurs les Préfets

Mesdames et Messieurs les Sous-préfets

Messieurs les Chefs d’Etat-major particulier

Mesdames et Messieurs les Elus,

Chers invités,

L’évènement qui nous réunit aujourd’hui dans cette glorieuse salle des congrès du Palais du Peuple, s’inscrira désormais dans les annales de la Décentralisation de notre pays. Il traduit l’inébranlable constance d’un homme dans son combat pour la marche du progrès au bénéfice de son peuple. De même, il marquera un tournant décisif, une autre approche de la perception du développement intégré pour nos populations à la base.

Vous comprendrez dès lors, Mesdames et Messieurs, l’immensité de ma joie teintée d’émotion et tout l’honneur qui est le mien en remerciant du Haut de cette tribune, Son Excellence le Professeur Alpha Condé, Président de la République pour sa haute présence parmi nous et pour avoir permis l’organisation des Etats Généraux de Décentralisation et du Développement Local, une action qui s’inscrit, faut-il le préciser, dans son agenda de politique sociale et économique.

La rencontre de ce matin a ceci de particulier qu’elle place, pour la première fois, groupés en un bloc monolithique sous les yeux de leur plus haute hiérarchie, l’ensemble des Maires du pays, l’ensemble des Préfets, l’ensemble des Secrétaires Généraux de communes, une forte représentation des Sous-préfets et l’ensemble des Gouverneurs du Pays.

S’il est vrai qu’au cours de ses nombreux périples à travers les quatre (04) régions du pays, Monsieur le Président de la République les a rencontrés séparément, l’on ne pouvait rêver meilleure aubaine que ce rassemblement de la territoriale au grand complet devant le Chef de l’Etat, Premier Administrateur Territorial.

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Mesdames et Messieurs les Maires,

Chers Elus,

Je vous souhaite à toutes et tous, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, une chaleureuse et cordiale bienvenue à la présente rencontre qui est, il faut le préciser, la vôtre.

En acceptant d’organiser les Etats Généraux de la décentralisation et du développement local, avec la participation de tous les acteurs concernés par la mise en œuvre du processus, Son Excellence Monsieur le Président de la République entend démontrer une fois encore, la détermination de son gouvernement à œuvrer pour la promotion de la démocratie participative et de la gouvernance locale.

Il n’est pas superflu  de rappeler que le développement de notre pays  passe par le plein épanouissement du citoyen à la base au travers des dimensions : politique, économique, sociale et culturelle qui sont les siennes.  C’est le crédo qui nous a amené à faire de la politique nationale de la décentralisation, le cadre idéal d’expression  de la pleine citoyenneté, partant, de la voie idéale d’aboutissement au développement durable des communautés à la base. Cette option, après plus d’une décennie d’hibernation de la démocratie de proximité, rendant de facto illégaux et illégitimes les conseils locaux, a été confortée, grâce à Monsieur le Président de la République, d’une part, par l’organisation des élections communales du 04 Février 2018 sur l’ensemble du territoire national, et d’autre part, par la dynamique démocratique imprimée à la crédibilité du processus. Aujourd’hui, toutes les 342 collectivités locales (38 Urbaines et 304 Rurales)  disposent d’exécutifs locaux, installés et fonctionnels.

Ainsi la tenue de ces élections et la mise en place des exécutifs municipaux, constituent désormais une garantie de légitimation des  politiques publiques locales de développement  décentralisées.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les Maires,

Depuis 1985,  la politique de décentralisation s’est enracinée dans notre pays comme le modèle d’administration le plus apte et le plus efficace pour lutter contre la pauvreté. Le constat factuel le prouve à suffisance, parce que cette politique permet aux populations de choisir  démocratiquement leurs élites dirigeantes  et à partir du potentiel local avoir la liberté d’opérer le choix du  modèle de développement, en définissant à souhait, leurs besoins prioritaires grâce au diagnostic participatif communautaire. Le citoyen est au cœur de ce processus et son implication, auprès de la responsabilisation de ses élus, dans la gestion des  affaires locales,  constitue un préalable de la bonne gouvernance locale, dans un contexte de stabilité politique et de paix sociale à cultiver par la conjugaison des efforts de tous et de toutes.

Mesdames et Messieurs,

Chers Elus,

Un élu  est l’expression ou l’émanation d’une volonté locale manifestée dans les urnes.  Quant aux Maires plus spécifiquement, ils sont les relais qui incarnent et consolident la République sur le terrain. Ils ne sont plus partisans des causes politiques ou politiciennes. Dans l’exécution de leurs missions de service public, les Maires ont une obligation de traitement équitable et d’équité envers tous les citoyens sans exclusive. Ils sont des Agents publics au service des populations dans leur diversité d’opinion et de conviction.

Les Maires sont garants du renforcement de la paix et de sa gestion locale, de l’Unité Nationale, de la sécurité des personnes et de leurs biens, de la tranquillité publique et de la construction d’un climat serein de coexistence pacifique entre les différentes composantes sociales du territoire communal. Ils sont aussi les principaux acteurs de la conduite du développement participatif endogène de la Commune. En s’appuyant sur l’effectivité du transfert des compétences  et des moyens que sous-tendent les politiques publiques, les Maires faciliteront l’atteinte des objectifs du développement durable par l’accès des populations aux services essentiels de base dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique communautaire, des pistes rurales, de l’assainissement, etc.

Comme nous le voyons, la fonction de Maire exige des capacités et des valeurs de justice sociale, favorisant l’émergence d’une économie locale, source de revenus et créatrice d’emploi et de richesse. Cela suppose qu’ils ont obligation de se positionner en prestataires impartiaux de services publics. Le Maire se distingue par la culture de la bonne gouvernance locale en respectant les principes de participation, d’équité, de transparence et surtout de redevabilité vis-à-vis des populations qui ont grand besoin d’information sur la gestion des affaires locales. Les Maires doivent également s’approprier du fait intangible que les collectivités locales, en tant que démembrements de l’Etat, sont soumises dans leur administration et autonomie de gestion au principe de l’exercice de la tutelle, du contrôle de légalité et subséquemment, bénéficier de l’appui/conseil et de l’accompagnement des représentants de l’Etat. Il faut donc se mettre à l’évidence que la fonction de Maire, loin d’être une sinécure lucrative faite de mondanité, est plutôt contraignante et assujettit le Maire à des obligations quotidiennes.

Mesdames et Messieurs,

Notre pays s’est résolument, et irréversiblement, inscrit dans la décentralisation. Il l’a démontré depuis plus de 30 ans en donnant la priorité au développement local pour lutter contre la précarité en milieu rural. Cette option, fondamentale au demeurant, a permis d’obtenir des acquis importants que sont :

L’élaboration et l’adoption d’un Code des Collectivités Locales qui  détermine l’organisation et le fonctionnement des collectivités locales, ce code a fait l’objet en 2018 d’une révision en profondeur pour l’adapter aux exigences de l’évolution de notre société ;

L’élaboration d’une Lettre de Politique Nationale de Décentralisation et du Développement Local, qui anticipe opportunément sur le processus d’habilitation des communes à se gérer elles-mêmes ;

L’élaboration d’outils de gouvernance pour consolider le développement local ;

La mise en place d’une Association faitière des communes, l’Association Nationale des Communes de Guinée (ANCG), organe de facilitation de promotion et de dialogue inter-collectivités ;

La mise en œuvre de projets porteurs de prospérité dans le milieu rural, notamment le Programme d’Appui aux Communautés Villageoises (PACV) à travers ses 03 phases d’initiation, d’extension et de consolidation, le Programme de Développement Local de Guinée (PDLG) dans son cycle évolutif, le Programme National d’Appui aux Communes de Convergence (PNACC), récemment mis en place sous l’impulsion de Monsieur le Président de la République, et grâce à un fort soutien des partenaires techniques et financiers, notamment l’UNICEF, la Banque Mondiale, l’Union Européenne, et l’Agence Française de Développement que nous tenons à saluer particulièrement pour leur engagement à nos côtés.

La création d’une Agence Nationale d’Assainissement et de la Salubrité Publique (ANASP), chargée de résoudre la problématique de cette question cruciale, tant au niveau de la ville de Conakry qu’à l’intérieur du pays.

Nonobstant ces résultats, d’autres grands défis ponctuent le chemin de l’atteinte des Objectifs du Développement Durable. La ferme détermination de Monsieur le Président de la République, de relever ces défis et d’apporter la meilleure réponse aux difficultés et contraintes qui constituent de sérieux écueils au financement de la décentralisation et du développement local, s’est traduite merveilleusement par la création de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC). Elle est un outil de performance de la gouvernance financière à la disposition des collectivités locales. Son abondement par les 15% des revenus miniers va réduire les disparités de développement qui existent entre nos communes.

C’est en cela que la décentralisation, dotée de moyens financiers mais également humains suffisants, retrouvera tout son fondement et sa légitimité pour s’inscrire  dans le sens de la consolidation de la paix, et du développement national. Il s’agit pour Monsieur le Président de la République et son gouvernement, d’inscrire, parallèlement aux grands travaux d’ensemble, d’inscrire dis-je,  dans le portefeuille de chaque commune de Guinée des actions de développement palpables, quantifiables, rejoignant en cela le PNDES dans la totalité de ses quatre (04) axes directionnels.

L’honnêteté morale me contraint à apporter ici un témoignage devant vous Monsieur le Président : une fois cette initiative instruite par votre Autorité à Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, il en a fait sa préoccupation majeure, multipliant les rencontres, donnant quotidiennement des instructions à toutes les parties prenantes de ces Etats Généraux pour qu’aboutisse l’idéal qui vous anime dans la quête du bonheur pour le peuple de Guinée. Qu’il soit ici vivement remercié.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Premier Ministre,

Permettez-moi de terminer mon propos, par remercier une fois encore, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, qui, en nous offrant l’opportunité de l’organisation des Etats Généraux de la Décentralisation et du Développement Local, permet solennellement une entrée officielle des nouveaux élus dans la plénitude de l’exercice de leurs fonctions au service des populations.

Je souhaite à chacun de vous, de fructueux travaux de concertation.

Vive la décentralisation et le développement local !

Vive la coopération internationale !

Vive le Prof. Alpha CONDE, Président de la République, Chef de l’Etat !

Je vous remercie de votre aimable et obligeante attention.


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