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Analyse d’un économiste sur la pénurie de carburant en Guinée : « la bonne nouvelle pour la population est que cette crise de carburant n’a rien à voir avec une volonté gouvernementale à augmenter son prix à la pompe … »

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Depuis trois jours, les guinéens sont confrontés à une crise de carburant dans les différentes stations de service du pays. Conséquences, un litre d’essence est vendu à vingt-cinq milles voir, jusqu’à cinquante mille francs guinéens, dans les marchés noirs. Cette crise est liée à une mauvaise gestion de stock, selon Mohamed Lamine Camara économiste qui fait son analyse de la situation.

« La bonne nouvelle pour la population est que cette crise de carburant n’a rien à voir avec une volonté gouvernementale à augmenter son prix à la pompe. C’est plutôt une crise liée à une mauvaise gestion du stock existant. Les nouvelles autorités du domaine se disant majoritairement jeunes sont des bleus en la matière. Ils ont tout simplement été frappés par la mauvaise lecture des statistiques où peut-être par une incompétence professionnelle. Si non, en matière de gestion de stock, il y’a ce que l’on appelle "le stock tampon". Il permet de prévenir le réapprovisionnement à nouveau. Je n’ai rien à leur apprendre quand on sait que leurs nominations ont été fait selon des critères d’évaluation. Soit-il ne maîtrisent pas les notions de gestion ou peut-être ils ne doivent pas être à la hauteur des attentes des recruteurs à relever le défi » souligne-il.

Poursuivant, Mohamed Lamine Camara explique que cette crise ne sera pas sans conséquence.

« De toute façon, la population doit accepter de vivre les conséquences de la crise. Elle est déjà pressante. Ça sera aussi  une leçon pour le gouvernement qui à mon avis ne peut pas Cautionner une souffrance aussi grande pour sa population. La crise permet aujourd’hui, un ralentissement des activités économiques par le biais de l’abstention de la population à circuler librement. Il y’aura le monter exponentielle des prix de façon temporaire. L’Etat verra ses recettes baisser et si des dispositions urgentes ne sont pas prises, ça peut conduire dans un cercle vicieux à un soulèvement populaire qui donnera une autre image à la transition amorcée. C’est une situation d’urgence qui demande des dispositions urgentes. C’est pourquoi je ne trouve pas assez de conséquences lointaines. Mais s’il faut en parler, je dirai que la crise permettra une prise de conscience et amènera désormais les autorités en charge d’être prévisible. Une autorité majoritairement jeune se doit d’être proactive », conclut-il.

Toutefois, l’économiste estime que « c’est une crise passagère qui peut être évitée désormais ».

Kadiatou Barry pour 224infos


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