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Fête internationale de la musique : «C’est difficile de s’identifier à la musique que nous faisons aujourd’hui» dit Malick Kébé (Entretien)

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L’humanité célèbre ce 21 juin 1980 la 40ème édition de la fête internationale de la musique dans un contexte liée aux restrictions sanitaires dû à la pandémie a Covid-19 dans le pays. Malgré cette interdiction, Malick Kébé, Directeur Général du Fond de Développement des Arts et de la Culture (FODAC) a annoncé la célébration d’une autre manière de cette fête dans le pays.

A cœur ouvert à votre site d’information 224infos, Malick Kébé celui-là qui a ouvert la voie à l’époque à plusieurs artistes de la musique urbaine guinéenne a déploré en quelque sorte la ruée des artistes vers d’autres rythmes au détriment de ceux du pays.

Lisez l’entretien :

224infos : En tant qu’acteur culturel, que représente pour vous cette journée ?

Malick Kébé : Elle représente une journée a la quelle tout artiste, tout joueur d’instruction ou un passionné de la musique peut se donner a joie de jouer une musique, danser, vous pouvoir interprétera quelque chose pour célébrer cette grande journée qui est consacrée à la musique depuis 2021 par Jack Lang qui était le ministre de la culture française d’alors. Donc, depuis cette année, la fête de ma musique est célébrée un peu partout dans le monde et au départ, c’était seulement au niveau de la France et après cela s’est étendue dans d’autres pays du monde entier. Et aujourd’hui, nous sommes heureux en tant que mélomane, opérateurs culturels et hommes de culture de célébrer cette fête ici en République de Guinée.

224infos : Quelle appréciation faites- vous de l’industrie musicale guinéenne en cette période sanitaire dû au COVID-19 ?

Malick Kébé : Malgré ce contexte sanitaire assez difficile, je crois que cette fête va se tenir certainement sous une autre forme à travers des prestations qui se tiendront de façon virtuelle. Une manière de célébrer la fête de la musique. Ici en Guinée, je crois qu’une autre façon a été trouvée à cette fête. C’est de regrouper les opérateurs culturels de façon virtuelle sous la houlette du Centre Culturel Franco-Guinéen mais également l’Association Culture Ensemble pour échanger sur la problématique liée à cette culture en République de Guinée. Donc, cela va démarrer à partir de la semaine prochaine pour célébrer en notre manière la fête de la musique comme nous sommes à une période de restriction, une période ou le regroupement sur le plan culturel est interdit.

224infos : Quelle lecture faites-vous actuellement de la musique guinéenne comparativement aux années antérieures ?

Malick Kébé : Moi je vois que cette musique perd de jour en jour sa valeur. Quand vous écoutez de la musique guinéenne aujourd’hui vous avez tendance à écouter de la musique importée. Rarement on entend les sonorités, les rythmes de chez nous, ce sont des rythmes qui sont empruntés de partout. Je suis bien d’accord que nous puissions faire des rencontres, des créations qu’on essai de voyager avec la musique. Mais en le faisant, il faudrait que nous acceptions de garder nos deux pieds enracinés dans la culture(…) mais aujourd’hui, si le socle même de notre musique a complètement perdu sa valeur, je pense que c’est difficile de s’identifier de la musique que nous faisons aujourd’hui. Je n’ai pas dit que tous ceux qui font de la musique guinéenne vont dans ce sens, mais quand nous prenons la majeure partie, nous nous rendons compte que nous avons de sérieux problèmes et que nous devons prendre nos responsabilités pour éviter à cette musique de disparaître.

224infos : Vos conseils alors à l’ endroit de ces artistes guinéens qui s’accentuent assez sur la culture d’autrui au détriment de celle de la Guinée ?

Malick Kébé : Comme je le disais tantôt, il s’agit de se ressourcer, aller vers les musiciens du terroir pour mieux valoriser et mettre en avant notre culture. Nous avons ici des rythmes comme le Toumbousséssé, Manè, Doumdoumba mais malheureusement ces danses ou ces rythmes ne sont pas aujourd’hui mis en valeur. Je pense que c’est le lieu de faire des instructions dans ce sens pour que la musique guinéenne puisse reprendre la place d’en temps qu’elle occupait il y a de cela 40 ans.

Entretien réalisé par Moussa Timak


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