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Humanitaire: l’OGDH condamne les méthodes du ministère de la justice

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Le discours du 05 septembre 2021 priorisant le respect des principes des droits de l’homme et une justice équitable est un fait applaudi par de nombreux guinéens.

Par ailleurs, de l'ouverture du procès dans l'affaire du massacre du 28 septembre 2009 a la lutte contre la corruption, aux crimes économiques, jusqu’à la récupération des biens de l'Etat, sont les faits salués par l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme (OGDH). Par contre, le non respect des procédures notamment la détention prolongée et d’autres principes bâclés par le système judiciaire sont les réalités que condamne cette organisation humanitaire.

«L’un des faits les plus marquants de 2022, c'est l'ouverture du procès dans l'affaire du massacre du stade 13 ans après les faits en présence du procureur de la cour pénale internationale. Pour nous, c'est vraiment quelque chose de très important. Parce que vous le savez, ça faisait 13 ans que nos organisations se battaient auprès des victimes pour obtenir justice dans ce dossier. Donc, je pense qu'il faut féliciter les autorités de la transition par rapport à cet acte et cet engagement politique. Parce que nous on a toujours dénoncé le manque de volonté politique des régimes précédents. Mais évidemment, l'ouverture du procès seulement ne suffit pas. Pour le moment nous suivons avec attention le déroulement du procès; nous apprécions la conduite du procès par le président du tribunal. Mais, nous continuons à être vigilants. Parce que pour nous, ce procès doit servir de leçon à l'ensemble des guinéens, notamment, aux dirigeants actuels », a précisé le porte-parole de l’OGDH.

Entre autres, la violation des droits a travers les procédures de la CRIEF ainsi d’autres le bris de présomption d’innocence, les détentions prolongées et les situations de détention des détenus dans le processus de récupération des biens de l’Etat est un fait que l’OGDH n’hésite pas à condamner.

«Je pense que nous avons aussi aujourd'hui beaucoup de préoccupations. Le CNRD a initié beaucoup d'initiatives, notamment, la lutte contre la corruption; les crimes économiques, mais aussi la récupération des biens de l'Etat. Ce sont des initiatives auxquelles nous adhérons. Mais nous déplorons la manière dont la plupart de ces dossiers sont gérés par les services de la justice, souvent violation du principe de la présomption d'innocence, mais aussi la détention prolongée de toutes ces personnes qui présumés innocentes dans des maisons d'arrêt où tout reste à désirer. Il faut faire en sorte qu'au delà des interpellations que les personnes arrêtées et poursuivies bénéficient d'un procès dans un délai raisonnable» s’indigne t’il.

Il ajoute également à ceci l’interdiction des droits à la manifestation.

« Un deuxième élément qui est encore très grave, c'est surtout l'interdiction systématique du droit de manifester. Comme vous le savez, le droit de manifestation est garanti par la charte de la transition. Pour nous, l'interdiction systématique de ce droit est une mesure abusive et elle est contraire aux principes contradictoires qui caractérisent toute démocratie. Nous sommes d'accord qu'il peut arriver des moments où on peut interdire une manifestation. Mais tout cela pour nous, doit se faire au cas par cas et motivé. Mais le fait d'interdire systématiquement, est pour nous une manière de vouloir taire les voix dissonantes ».

Pour remédier à ces nombreux problèmes qu’entraîne la violation des droits de l’homme, Alseny Sall estime qu’un cadre de dialogue inclusif et sincère est la solution commune.

Mayimbé Cissé


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