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Affaire sextape : A mon tour de parler! (Par Habib Marouane Camara, journaliste)

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Affaire sextape: A mon tour de parler!

Il y a un temps pour tout. Le temps du silence, celui de l’écoute, des pleures, du rire, enfin, arrive le temps de parler. Face à chaque épreuve quelle que soit l’étendue de la douleur, la sérénité doit être un caractère, la lucidité une conduite, la foi un guide.

J’ai décidé de prendre la parole, non pas pour disculper ou inculper encore moins de faire la morale ou de m’evertuer en un donneur de leçon pendant que je garde dans mon placard un cadavre puant.

J’ai appris à connaître mes limites. Mon éducation, ma foi, ma culture, mon environnement ne me permet pas de jubiler pendant que mon voisin souffre, de danser pendant que mon compagnon est en larmes ou de me réjouir alors l’autre, du bout du monde vit un temps de détresse.

L’humilité ne s’acquiert pas par héritage, ni legs, c’est avant et après tout une mentalité, un caractère, une éducation.

J’ai une profonde et amère aversion contre les sans-scrupules. Je déteste ceux qui n’ont pas de limites, qui manquent de retenue, qui brûlent les codes de la vie en société, qui ne s’interdisent rien.

Je suis un journaliste fouineur, curieux à la chasse du scoop, de la primeur et de l’info vraie.

Pour la petite histoire, surtout en rapport avec le sujet de l’heure, j’ai été le tout premier à être contacté par une jeune dame journaliste et par une autre mère célibataire pour me filer des informations contre l’ancien ministre Charles Wright. Par pudeur, j’ai déconseillé à ces deux de ne pas mettre cette affaire sur la place publique. Car, elles avaient plus à perdre et seraient la risée de la société.

J’ai avancé des arguments pour leur dissuader non pas parce que j’avais un intérêt à protéger mais, ça ne devrait passer par moi pour souiller un honneur, tourner en ridicule un responsable ou le balancer à la vindicte populaire. Malgré mes sorties caustiques contre Charles Wright, je n’ai jamais voulu être à l’origine de toute humiliation, de tout rabaissement à son encontre.

C’était vers la fin du mois de novembre et le début décembre 2023.

Malgré la soif de se venger de ces deux dernières, je suis parvenu sans gros efforts à éteindre, ne serait-ce qu’à cette époque cet incendie sans grand bruit, ni témoin en dehors du Directeur de l’Information Aboubacar Condé de Djoma. Au-delà des faits contre le ministre Charles Wright que je ne peux attester, ni infirmer, j’ai senti un mélange de manipulation. Pourquoi en moins d’une semaine, le même ministre peut-être au coeur d’un scandale de cette envergure ? La convergence des accusations et la concordance du temps m’ont fait réfléchir.

J’ai refusé d’être cette arme à destruction. Je ne suis pas un paparazzi, ni un spécialiste du canapé. Loin s’en faut !

Je n’ai jamais évoqué le sujet à autrui. J’ai voulu vieillir avec ces confessions. Malheureusement !

Ensuite, au même mois de décembre, j’ai été cette fois-ci contacté par une jeune dame qui fait partie de ma liste d’amis sur Facebook. Elle avait un démêlé avec un Directeur d’une banque de la place pour la même histoire de caleçon. Malgré leur tapage nocturne, des dégâts importants, j’ai été un conseiller, un frère à cette dame. Elle qui transpirait de haine, qui reniflait de vengeance, je suis parvenu à lui faire changer d’avis. Elle m’a écouté, elle m’a entendu et elle a accepté mes conseils, pas du journaliste sensationnel mais du frère protecteur, l’ange gardien.

J’ai eu pitié de la famille de ces messieurs et j’ai ressenti, séance tenante l’angoisse et la peine pour eux. C’était ma façon d’apporter une couverture pour des gens dans le besoin.

Je n’ai jamais voulu d’humiliation même à mon pire ennemi.

Il n’y a pas plus coupable, plus dangereux que celui qui assiste avec joie à la destruction de l’autre.

Personne ne veut être à leur place même si chacun de nous est exposé ou personne n’est désormais à l’abri du phénomène sextape.

Mais laissez-moi vous dire, Charles Wright est une victime d’un complot plus profond que la nuit! Il était devenu gênant donc à abattre à tous prix et à tous les prix!

J’ai écrit et à chacun de comprendre comme il voudra!

Chacun de nous à son côté faible. Halte à la destruction !

Par Habib Marouane Camara, journaliste.


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