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Édito : « Ces quémandeurs de poste qui anéantissent la République » (Par Facely Sanoh)

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En Guinée, on entend souvent dire que « la politique, c’est l’art de mentir ». Permettez-moi de vous arrêter tout de suite : cette affirmation est non seulement fausse, mais elle est aussi un affront à l’essence même de la politique.

La politique, mes chers lecteurs, est une science, tout comme la médecine. Elle est loin de cette vision caricaturale que véhiculent certains “quémandeurs de poste” qui, à force de prostituer leurs principes, finissent par anéantir les fondements mêmes de notre République.
Rappelons, à toutes fins utiles, la définition et l’objectif fondamental de la politique. C’est « l’art de gouverner une société, de prendre des décisions pour organiser la vie collective et de gérer les affaires publiques en tenant compte des intérêts, des besoins et des aspirations des citoyens ».

Et son objectif principal ?

Garantir le bien-être de la population, assurer la justice sociale, promouvoir la paix et le développement durable. Voilà ce que devrait être la politique, loin des manœuvres opportunistes de ceux qui en ont fait un marché d’intérêts personnels.

Les prostitués politiques : une race à part

Ah, ces fameux “cadres” et “artistes” baladeurs, des acrobates sans dignité, qui sautent d’un régime à l’autre avec une flexibilité déconcertante ! Hier, fervents opposants, aujourd’hui chantres zélés du pouvoir, ils n’ont qu’une boussole : leurs intérêts personnels. Ils se prosternent devant chaque président, quémandant des postes, des voitures, et pourquoi pas quelques miettes des fonds publics.

La constance en politique ?

Une valeur oubliée pour ces nomades idéologiques. Ils courent derrière chaque régime comme des abeilles derrière une ruche sucrée, sacrifiant principes et moralité sur l’autel de l’opportunisme.

Mais, soyons sérieux, peut-on servir deux maîtres à la fois ? Ces caméléons politiques, à force de changer de couleur, finissent par perdre leur âme. Leur comportement, loin d’être anodin, constitue une menace pour notre République. Leur seule loyauté va à leur ventre, et leur trahison des valeurs républicaines les place comme des clients idéaux… d’un tribunal.

Et les journalistes dans tout ça ?

Ah, le journalisme, ce noble métier qui se meurt doucement sous le poids des chemises à l’effigie des présidents ! Certains de mes confrères semblent avoir oublié que leur rôle est d’être des contre-pouvoirs et non des griots modernes. Comment peut-on prétendre informer objectivement tout en se vautrant dans le giron du pouvoir ?

Ces journalistes-administrateurs publics, qui troquent leur éthique professionnelle contre quelques avantages, ternissent l’image de toute une corporation.

Le journalisme, mes amis, n’est pas un instrument de propagande. Il est l’un des piliers de la démocratie, et lorsqu’il se met au service du pouvoir, il trahit sa mission fondamentale : servir la vérité. Ces comportements déshonorent la profession et fragilisent la confiance du peuple envers les médias.

Une République malade de ses parasites

Le véritable danger pour notre République ne réside pas uniquement dans les abus des dirigeants, mais dans cette foule de courtisans qui les entoure, prêts à tout pour une parcelle d’avantage. Leur manque de scrupules, leur soif insatiable de privilèges, et leur mépris des valeurs républicaines anéantissent lentement mais sûrement ce qui reste de notre cohésion nationale.

Alors, mes chers compatriotes, ouvrons les yeux. La République n’est pas une foire où l’on distribue des privilèges au gré des intérêts individuels. Elle est notre maison commune, et chacun de nous a le devoir de la protéger, contre vents et marées, mais surtout contre ces marchands d’illusions et ces trahisons institutionnalisées.

Et vous, chers “quémandeurs de poste”, souvenez-vous : l’histoire est un juge implacable. Vos noms y figureront, mais pas toujours comme vous l’espérez.

Par Facely enquêteur Sanoh,  éditorialiste !


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