Lors du lancement officiel du Fichier unique de gestion administrative et de la solde (FUGAS), ce jeudi 27 novembre, le Premier ministre Bah Oury est revenu sur l’évolution politique et sociale de la Guinée. Il rappelle avoir été parmi ceux qui prédisaient que le troisième mandat d’Alpha Condé marquerait la fin d’un cycle, estimant que le 5 septembre 2021 le CNRD a mis fin à ceux qui cherchaient à maintenir le statu quo.

Évoquant les crises récurrentes du pays, survenues « en moyenne tous les dix ans », il s’interroge sur leur origine profonde. Selon lui, le problème guinéen est d’abord social avant d’être politique. Il rappelle que le vote historique du “Non” en 1958 reflétait davantage un malaise social, et que ces questions sont restées longtemps sans solutions, transformant régulièrement les crises sociales en crises politiques visibles.

Pour Bah Oury, la société guinéenne avait atteint un niveau de maturation rendant impossible la conservation de l’ancien ordre :

« Ceux qui voulaient coûte que coûte maintenir le statu quo étaient voués à être balayés. »

Il compare la nécessité du changement en Guinée à celle qui s’était imposée en Afrique du Sud à la fin de l’apartheid.

Le Premier ministre estime que la transition actuelle, sous la conduite du Général Mamadi Doumbouya, permet au pays d’opérer un « saut qualitatif » vers une véritable refondation. Le FUGAS, selon lui, en est une preuve concrète.

« Nous sommes engagés dans une transformation profonde. La Guinée d’hier n’est plus, et un retour en arrière sera impossible », conclut-il.

Kogno Célestin Sagno pour 224infos