Présidentielle 2028 en Guinée : la Cour des comptes chargée du contrôle des dépenses de campagne, selon la DGE
La Directrice générale des élections (DGE), Djenabou Touré, a apporté des clarifications importantes sur la gestion et le contrôle des fonds publics alloués aux candidats à l’élection présidentielle. Elle s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue dans la soirée du vendredi 26 décembre 2025 à Conakry.Face aux journalistes nationaux et internationaux, la responsable de l’organe électoral a rappelé que la subvention accordée par l’État aux candidats n’est pas une innovation récente. Selon elle, ce mécanisme est prévu par la législation guinéenne depuis la Loi fondamentale de 1990, bien avant les réformes électorales actuelles.
Djenabou Touré est revenue sur les modalités de calcul appliquées lors des scrutins précédents, afin de dissiper les incompréhensions souvent soulevées par l’opinion publique. À l’époque, a-t-elle expliqué, les montants alloués variaient fortement d’un parti à un autre. Cette disparité s’expliquait par des critères tels que le passé électoral des formations politiques, le nombre de députés y compris les femmes et les jeunes ainsi que les conseillers communaux détenus. Ces paramètres pouvaient conduire à des écarts importants entre les bénéficiaires.Interpellée sur la question du contrôle de l’utilisation des fonds après le scrutin présidentiel, la Directrice générale des élections a été catégorique : cette mission ne relève pas des attributions de la DGE.
Elle a précisé que le nouveau Code électoral instaure désormais un principe d’égalité dans la répartition de la subvention publique. Qu’il s’agisse de grands partis, de petites formations politiques ou de candidats indépendants, tous bénéficient d’un traitement identique. Ainsi, si l’enveloppe globale destinée à la campagne est, par exemple, de 20 milliards de francs guinéens, elle est partagée équitablement entre l’ensemble des candidats retenus.
Le Code électoral prévoit également un plafonnement des dépenses de campagne fixé à 40 milliards de francs guinéens, ainsi qu’une caution électorale de 900 millions. Chaque candidat est tenu d’ouvrir un compte bancaire dédié à la campagne électorale. C’est à partir de ce compte que le Trésor public effectue les virements des subventions.
S’agissant du suivi et de la vérification des dépenses, Djenabou Touré a souligné que cette responsabilité incombe exclusivement à la Cour des comptes. Cette institution est habilitée à examiner les pièces justificatives, à demander des explications et à contrôler aussi bien les partis politiques que les candidats indépendants.
La DGE a indiqué qu’elle s’est limitée à proposer un projet d’arrêté relatif à la subvention des candidats, transmis au ministère de l’Économie et des Finances. Ce dernier a ensuite fixé le montant officiel par voie réglementaire. Le rôle de la DGE s’est résumé au calcul de la part revenant à chaque candidat et à la mise à disposition effective des fonds.
Kogno Célestin Sagno pour 224infos.

