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Au Sri Lanka, une marée humaine chasse le président et s’empare du palais

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Le président du Sri Lanka a fui, samedi, son palais situé dans la capitale avant que des manifestants ne l'envahissent pour réclamer sa démission. Des Sri-Lankais l'accusent notamment d'être responsable de la crise économique que traverse le pays.

Le Sri Lanka, dont le président a fui, samedi 9 juillet, son palais de Colombo pris d'assaut puis incendié par des centaines de manifestants, est secoué de protestations et de violents affrontements depuis trois mois, sur fond de grave crise économique. La seule issue est le retrait du clan actuellement au pouvoir et "la formation d'un gouvernement d'union nationale", selon Eric Paul Meyer, historien spécialiste du Sri Lanka, sur franceinfo.

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Le pays a déjà connu des crises mais "la mobilisation des foules dans cette ampleur est une première", constate Eric Paul Meyer. La révolte populaire est liée aux "pénuries très graves, notamment d'essence, et à une augmentation des prix, y compris du riz", explique l'historien.

"L'économie du pays a été très mal gérée"

La situation s'est aggravée avec le Covid et l'effondrement du tourisme mais "l'économie du pays a été très mal gérée ces dix dernières années", note Eric Paul Meyer. "Après la fin de la guerre civile, qui a opposé le gouvernement à la minorité des Tamouls en 2009, le gouvernement a multiplié les emprunts sur le marché international pour développer les infrastructures mais aussi pour des dépenses qui n'étaient pas du tout productives", estime l'historien.

"Ce gouvernement a complètement négligé les intérêts de la population." Eric Paul Meyer, historien à franceinfo

En conséquence, dans le pays, l'inflation a dépassé la barre des 50%, le prix des denrées alimentaires a même bondi de 60% par rapport à l'année dernière. Par ailleurs, le président a voulu faire de son pays le premier à avoir une agriculture 100% biologique en arrêtant les importations d'engrais qui n'étaient pas organiques, "ce qui a entraîné une chute de la production agricole assez dramatique", assure l'historien.

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Face à cette crise politique, le Premier ministre s'est dit prêt à démissionner.
La seule possibilité, selon Eric Paul Meyer, est "un gouvernement d'union nationale qui remettrait le pays sur les rails mais il est possible que la police et l'armée restent fidèles au président, avec un risque de violences."

Source francetvinfo


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