A l'approche de la saison sèche, les citoyens de Conakry qui n'ont pas accès au service d'assainissement se débarrassent de leurs déchets en les incinérant. Cette pratique n'est pas sans conséquence pour la santé de ceux qui inhalent cette fumée.

L'incinération des ordures ménagères est récurrente dans la capitale pendant la saison sèche. C'est souvent le cas au niveau de certains artères ou rond-point comme au km36. Entassées, elles brûlent lentement en dégageant souvent une fumée noire âcre et difficile à supporter. Une pratique qui certes aide des foyers mais n'est pas sans conséquence pour la nature et l'homme. Pour cette dernière, elle est source de plusieurs maladies.

Respirer la fumée qui se propage dans l'air par suite d'incinération expose les personnes à des risques de santé énormes selon le professeur Lansana Mady Camara, pneumologue au Centre hospitalo-universitaire d'Ignace Deen de Conakry.

«Cette fumée enrichit l'air en gaz carbonique, ce qui n'est pas du tout bon pour la santé. Les personnes qui respirent cette fumée peuvent contracter des maladies respiratoires. Cette fumée peut également provoquer une recrudescence des maladies chroniques telles que: des allergies, des crises d'asthme graves ou encore des AVC (accident cardio-vasculaire). A cela s'ajoute la bronchite chronique, le cancer et la cardiopathie », fait savoir le pneumologue.

Problème de santé publique, l'incinération des ordures peut être évité pour une bonne santé.

«Éviter d'inhaler cette fumée au maximum, c'est la meilleure solution. Mais comment éviter d'inhaler cette fumée si les ordures sont incinérées? C'est là que l'État doit intervenir en mettant en place un mécanisme efficace d'évacuation officiel des ordures », a conseillé professeur Lansana Mady Camara.

Il faut préciser que le mécanisme de gestion des ordures mis en place par le gouvernement n'est pas étendu à certaines périphéries de Conakry.

Elisabeth Zézé Guilavogui