Certains métiers souvent perçus comme réservés aux femmes s'ouvrent lentement aux hommes à cause du chômage. C'est le cas de la pédicure et la manucure que pratiquent maintenant les jeunes garçons.

Parfois seul ou en groupe dans les marchés avec les outils de travail, les jeunes garçons font désormais de la concurrence aux filles dans les salons de beauté. Au marché du km 36 dans la commune de Coyah, ils sont cinq à pratiquer cette activité pour subvenir à leurs besoins.

Le petit mètre carré qu'ils occupent leur coûtait 600 mille francs guinéens il y'a quelques mois. Pour réussir à subvenir à leurs besoins, ils font leur travail à bas prix contrairement aux salons de beauté. Sur place, une trousse contenant différents types de vernis sur un banc, des paquets d'ongles et de maquillage exposés sur une table sont leurs instruments de travail.

Ils sont bien connus dans la zone. Parfois, ils sont aussi déplacés pour travailler dans les salons où dans les maisons. Selon eux, cela est dû à leurs prix moins cher.

«... Elles se disent parfois dans les salons c'est cher alors que chez nous ici, c'est moins cher et puis le boulot est bien fait ... Le travail que nous faisons ici entre 20 et 25mille, arrivé dans les salons, tu trouve moins il te faut payer ça à 80 ou 100 mille francs. En plus il y'a des travaux que nous faisons ici, dans les salons eux ils n'ont pas le temps de le faire ... », Précise le jeune homme.

Ce boulot, Sidiki le pratique depuis un an. Chauffeur avant, il s'adonne à ce métier après son retour du Sénégal grâce à un de ses amis. Pendant qu'il répond à nos questions, son collègue pose et nettoie de faux ongles pour une cliente.

En pratiquant ce métier de manucure et pédicure, ces jeunes se disent mal jugés mais n'abandonnent pas pour autant.

«Ceux qui ont de l'emploi, ceux qui n'en ont pas, Nous les demandons de prendre courage», a demandé Sidiki.

Elisabeth Zézé Guilavogui