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Conflit domanial entre l'église catholique et le foyer de l'espérance: plus de 25 enfants mis à la rue

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En conflit domanial avec l'Église catholique depuis plus de cinq ans, les résidents du foyer de l'espérance ont été déguerpis tôt ce matin. Les occupants qui ne savent pas où aller ont choisi de rester sur place.

Portes arrachées, bagages hors de la cour avec des enfants dispersés ça et là, c'est le visage du foyer de l'espérance en ce matin du 15 janvier 2021. Les occupants de ce foyer qui viennent en aide aux mineurs depuis des années ont connu des jours agités qui se sont conclus par un réveil forcé à 6h45 aujourd'hui. Pour cause, ils vont déguerpir le domaine qui revient maintenant à l'archevêché de Conakry après la décision de la cour le 04 janvier dernier.

«Ils sont venus à 6h45 après nous avoir notifié le 04 janvier dernier rendu rendu contre nous par la cour d'appel. Naturellement nous, on avait décidé de nous pourvoir en cassation, les démarches étaient en cours. Ils sont venus nous signifier l'arrêt nous demandant de sortir sous huitaine. Nous avons construit cette maison, nous y habitons depuis 2000.

Selon le coordinateur, cette affaire survient parce qu'ils ont demandé à l'archevêché de leur venir en aide pour payer le reste de la somme auprès de SONAPI afin que le domaine leur appartienne totalement. La main tendue n'aura finalement pas été payée positivement.

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«on a à faire à M. Vincent Coulibaly et la mafia qui l'entoure à l'archevêché de Conakry. Après s'être substitué à nous auprès de la société immobilière la SONAPI, ils sont allés chercher un titre foncier. Avec le titre foncier, vous pouvez faire ce que vous voulez. Si vous n'avez personne derrière vous, votre adversaire peut vous manger tout cru et vite fait », précise M. Emile.

Le foyer de l'espérance construit par l'ONG SOS mineurs en compte plus de 25 enfants dont l'âge varie entre 5 et 16 ans. Créé pour venir en aide aux mineurs qui vont en prison, le foyer de l'espérance n'est aujourd'hui que tristesse et désespoir. Malgré leur décision de se pourvoir en cassation, le coordinateur de l'ONG attend plus.

«Nous réclamons au peuple au nom de la justice est dite en Guinée de rencontrer ce monsieur là pour lui dire les quatre vérités. Trop c'est trop », souhaite M. Emile.

Joint au téléphone pour avoir sa version de l'histoire, Monseigneur Vincent Coulibaly n'a pas donné plus d'explications. Selon lui, les journalistes doivent se référer à la justice.

«Je vous dis le problème que vous posez il a été traité à la justice donc allez voir à la justice parce que nous sommes entrain de régler les choses. Attendez on va faire un communiqué. Moi je suis occupé maintenant à autre chose je vous en prie. Je n'ai pas que ça à gérer. Je ne peux pas parler comme ça. Je vous rappellerai après », a t-il laissé entender aux journalistes.

Ce conflit domanial dure depuis plus de cinq ans maintenant. Pour les victimes, ce n'est pas un acte responsable de la part de l'Église qui se doit de protéger les enfants.

Elisabeth Zézé Guilavogui


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