Haute-Guinée : la réduction d'un chef de quartier provoque une manifestation à Kankan...
Des échauffourées ont éclaté dans la matinée du lundi 21 octobre 2024, au quartier Salamani, dans la commune urbaine de Kankan. Deux groupes de jeunes se sont affrontés autour du remplacement de l’ancien chef de quartier, conformément à l’arrêté du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, qui ordonne le renouvellement des chefs de quartiers et des présidents de districts sur l’ensemble du territoire national.
À Salamani, la tension est montée entre deux camps : l’un réclamant le remplacement du chef de quartier en place, conformément aux directives gouvernementales, et l’autre exigeant sa reconduction. Selon Kaba Amadou, un jeune leader de ce quartier, la situation a dégénéré lors d'une réunion convoquée par les autorités municipales pour discuter des critères de nomination des nouveaux chefs de quartier.
« Tout le monde sait que tous les anciens chefs de quartier doivent être remplacés, comme l’a ordonné le gouvernement. Nous avions été informés que la mairie organiserait une rencontre publique pour expliquer les critères de sélection des nouveaux chefs de quartier. Bien que l'ancien chef de quartier ne nous ait pas informés de cette réunion, nous nous sommes renseignés auprès de la commune et avons mobilisé du monde pour y assister. Depuis 8 h du matin, nous étions sur place, et la délégation est arrivée une heure plus tard, à 9 h. »
Les tensions ont éclaté peu après l’arrivée des représentants de la délégation municipale. Kaba Amadou explique que le climat était relativement calme au départ, mais l’arrivée d’un groupe soutenant l’ancien chef de quartier a rapidement envenimé la situation.
« Une partie des jeunes étaient calmes, certains assis, d’autres debout, pendant que la délégation commençait une réunion préparatoire. Soudain, un groupe de partisans de l’ancien chef de quartier a surgi avec des pancartes sur lesquelles était écrit “Confirmé, confirmé”. Or, cette rencontre n’était pas organisée pour confirmer qui que ce soit. Ce geste a provoqué la colère des autres jeunes, et c’est là que les échauffourées ont commencé. Nous ne voulons pas de la reconduction de l’ancien chef de quartier, nous exigeons qu'il soit remplacé. »
Cet incident met en lumière les tensions qui accompagnent souvent les changements de leadership au niveau local, alors que le gouvernement tente d’implémenter de nouvelles directives pour la gouvernance locale.
Facely Sanoh pour 224infos