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Le secteur culturel oublié : Hassane Hilal pointe le désengagement de l'Etat

Hassan-HILAL

Le secteur culturel a été éprouvé cette année avec la pandémie de Coronavirus. Entre restrictions sanitaires et manque de financement, les acteurs culturels ont tiré le diable par la queue. Pour Hassane Hilal Sylla, l'État a sa part de responsabilité de par son désengagement même si on peut rester optimiste.

Cet optimisme sur la situation de la culture en Guinée, Hassane Hilal l'impute aux différentes productions, festivals et organisations faites depuis 2018.

《C'est quelque chose qui est à saluer par rapport aux autres années ... Il y a eu aussi cette initiative de s'approprier du contexte covid-19 pour essayer de maintenir au moins la production même si on a pas réussi. Aujourd'hui il y a eu des relâchements au niveau des restrictions de la covid-19 et on peut dire que l'industrie culturelle est entrain de reprendre du poil de la bête et le théâtre》, déclare le comédien.

Cependant, il relève le manque de financement dans le domaine culturel qui a toujours exister. Pour lui, en 2020, tout allait mal, la situation est pire à l'approche de 2021 et cela n'est pas dû seulement au covid-19.

《Certes ça a rajouté sa couche de malheurs à ce que nous vivons mais en amont, il y a dabord le fait que l'État sest complètement désengagé. Après, moi je ne prends pas en compte ses maigres deux milliards qui ont été expédiés sans fondement pour le soutien au monde culturel sans critères. Il ya eu un système de copinage qui a été mis en place pour permettre à d'aucun de pouvoir bénéficier, des amis etc ... l'État, le gouvernement, le ministère de la culture s'est complètement désengagé》, fait- il sait.

Selon cet homme de théâtre, développer sur la culture se fait en fonction des projets mis en place. Et dans ce sens, le premier bailleur de fonds de la culture en Guinée, c'est la France et ensuite, vient les ONG internationales.

《Nous vivons au jour le jour, nous vivons parce que nous sommes encore ingénieux pour trouver des projets pour que d'autres personnes peuvent financer mais certainement pas parce qu'on bénéficie de l'appui de qui que ce soit et surtout pas du gouvernement 》, Précise Sylla Hassane Hilal.

La pluralité des festivals est selon ce directeur de festival une bonne initiative qui permet aux structures de pouvoir diffuser les créations et d'être vu à l'international.

《Ça fait qu'il y a beaucoup d'artistes qui retrouvent leur compte parce qu'ils bougent et vont jouer dans différents festivals. Ça leur permet de voir d'autres personnes et d'avoir quelques maigres ressources pour survivre en ces périodes de fête》, at-il expliqué.

Pour sauver le secteur culturel, Hilal appelle les hommes de culture à se réunir et se fédérer.

《Nous avons un problème structurel. Toutes les institutions souhaitent nous accompagner, nous financons mais pour autant, il faut que nous soyons organisés en fédération, en association, en structure qui pourrait vraiment demander parce qu'individuellement déjà, l'État ne nous prend pas en considération. Il faudrait qu'on s'unisse pour qu'on puisse être un groupe de proposition. Il faut qu'il y ait des réflexions au niveau des acteurs de la culture pour savoir qu'est-ce qui fait que la culture n'a pas été duré assez longtemps jusqu'aujourd'hui et qu'est-ce qui fait que ça marche ailleurs et pas ici?Ensuite, que nous sortions avec une feuille de route pour se dire face à ce problème, voici les solutions et en fonction de cela, chacun s'engage à le faire》, a proposé le comédien.

Amener les industries à beaucoup plus d'initiatives pour 2021 est également une autre voie selon Hassane Hilal Sylla.

Elisabeth Zézé Guilavogui


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