Entrée en fonction du CNT : Dr Dansa Kourouma fixe ses priorités (Interview)
C’est ce samedi 5 février que les 81 membres du Conseil national de transition guinéen (CNT) entreront en fonction. Il s’agit d’un moment important de la transition ouverte par le coup d’État contre Alpha Condé le 5 septembre dernier. Cette assemblée censée représenter la diversité de la société guinéenne sera en effet amenée à se prononcer sur des points cruciaux de la transition, comme sa durée.
Le président du Conseil national de Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, était l’invité ce matin chez nos confrères de RFI. Il a surtout rassuré sur l’indépendance de cette institution, les engagements pris en faveur des populations mais surtout, leur volonté de constituer un parlement non partisan. Extraits.
« J’ai la ferme conviction que nous serons une institution indépendante, qui sera au service exclusif des intérêts du peuple de Guinée. Les membres du CNT, pour la plupart, sont issus d’organisations qui ont pour valeur primordiale, la préservation de leur indépendance et de leur impartialité pour la poursuite de leurs activités. Cela est important… » introduit le Président du CNT.
Dansa Kourouma a même fait une révélation sur le souci du président de la Transition.
«Le Président de la Transition,(Colonel Mamadi Doumbouya, ndlr), lors de notre prise de contact, nous a demandé d’être au service du peuple de Guinée et non au service d’individus ou de groupes d’individus mais du peuple de Guinée . Ces engagements, nous les avons pris et sommes prêts à les assumer devant Dieu et devant les hommes » révèle-t-il.
La représentation de la coalition de l’opposition à Alpha Condé, jadis nommée ANAD qui n’aura qu’un seul représentant au sein du CNT a été une préoccupation de RFI.
« Nous ne considérons pas comme un parlement politique. Quinze partis politiques représentent la classe politique au sein du CNT. Une fois que nous serons installés, nous ferons tout ce qui est possible pour que les conseillers nationaux se considèrent comme représentants de la Nation guinéenne et non comme représentants d’entités sociales ou politiques » précise l’ancien Président du CNOSCG.
C’est pourquoi il
«(…) demande à toute la population d’être vigilante parce que la Transition dont il est question, nous voulons qu’elle soit la dernière pour notre pays et que les institutions qui en sortiront puissent résister à la tentation des hommes et au temps. Qu’elles soient des institutions fortes et résilientes. Je voudrais que les partis politiques comprennent, qu’il n’y a pas d’opposition, ni de mouvance. Tout le monde est au même pied d’égalité. »
Quant à la durée de la transition et de l’agenda du CNT. Le président du CNT répond.
« Nous allons travailler là-dessus dès notre installation. Nous allons partir à l’intérieur du pays pour aller présenter les membres aux populations que nous sommes censés représenter. Et avoir des échanges…..Cela se fera concomitamment avec l’élaboration du règlement intérieur du CNT qui sera validé dès notre retour à Conakry. »
Pour les plus sceptiques, il rassure :
«Notre indépendance, notre impartialité et neutralité, je vous assure, sont des valeurs sacro-saints pour lesquelles nous ne sommes pas prêts à sacrifier »
Décryptage de Moussa Timak, pour 224infos.org