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Gestion des déchets « En Guinée, la production des multiples types de déchets est devenue un problème national avec des propositions de gestion souvent inadaptées »

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En Guinée, la production des multiples types de déchets est devenue un problème national avec des propositions de gestion souvent inadaptées. Partout dans le pays, il existe une multitude de sources de production des déchets. Il s’agit entre autres des ménages, des unités industrielles, des ateliers de couture, les garages de réparation des engins roulants, les marchés, les zones de carbonisation, les salles de spectacle, etc. Dans ces différents milieux socio-professionnels, il est rejeté sans aucune gestion professionnelle et durable des déchets liquides comme les huiles des moteurs, plastiques comme les emballages des produits alimentaires et cosmétiques, métalliques comme les canettes de jus, les vis , les seringues utilisées et autres déchets biomédicaux, les morceaux de fer abandonnés dans les ateliers de soudure, etc. La liste est longue chers lecteurs!

Ces différentes catégories de déchets, se trouvent abandonnées sur nos différentes routes, devant les magasins de vente, en bordures et dans les cours d’eau (marigot, rivière, fleuve et océan), devant nos cuisines, ou en fumée dans le milieu vital de la population, etc. Sur ce listing de milieux vitaux pollués, les zones industrielles seraient les plus noircies. Cette image doit interpeller tout bon citoyen sans oublier le rôle principal du pouvoir public à travers les différents départements techniques. Ces acteurs doivent mesurer l’impact négatif de ces rejets sur l’image des milieux de vie humaine, particulièrement sur la capitale Conakry qui reflète l’image du pays. Egalement, ils doivent savoir l’effet nocif de ces détritus sur la santé des populations et sur nos ressources naturelles d’une manière générale. Pire, nos autorités trouvent comme solution efficiente, l’incinération des déchets. Dans les dépotoirs où se passe cette pratique d’incinération, les agents sont sans gants, sans masques, aucun matériel de protection parfois. Il y a t-elles des normes de gestion environnementale qui le recommandent dans le contexte actuel de notre pays ? Nos agents maitrisent-ils les normes de gestion environnementale comme l’ISO 14001 ? Ces agents savent-ils les conséquences néfastes de cette démarche ? Ils contribuent de manière tangible au déséquilibre écologique du sol, de l’air et même des cours d’eau. Ces zones d’incinération se trouvent à quelles distances des habitations ? Connaissent-ils la composition en molécules toxiques de ces déchets ? Tiennent-ils compte de l’urbanisation rapide ? Connaissent-ils les interactions négatives entre ces molécules polluantes et l’organisme humain ? Font-ils des analyses de la fumée pour se permettre de pratiquer l’incinération ? Savent-ils qu’ils sont les premières victimes de ses pratiques ? Peut-être oui! A voir les tas d’ordure en incinération, il n’y a aucun tri effectué en amont. Par exemple, les flacons de jus sont calcinés avec leur contenu en jus, étant dans des emballages secondaires bien biodégradables. Ces flacons sont également récupérables pour être transformés en chaussures plastiques, en bassines de lavage des vêtements, en dalettes écologiques, etc. Réfléchissons mieux et simplement. Cette mauvaise image remet notre pays au rang des nations sans plan de gestion professionnelle de notre équilibre écologique ou non revu. Il faut savoir que dans un proche avenir, nous pouvons faire face à la pollution ingérable de nos espaces vitaux (sol, eau et air). Ce qui ne garantit nullement une meilleure vie pour notre population déjà majoritairement pauvre et exposée à plusieurs pathologies.

Cependant, nous n’avons plus besoin d’aller apprendre les bonnes pratiques de gestion de nos multiples déchets ci-haut cités. Nous avons bel et bien des ressources humaines, matérielles et financières avec des stratégies de dépollution à l’image des pays qui ont déjà réussi à assainir chez eux suivant des référentiels internationaux. Pour le cas guinéen, n’allons pas loin, organisons-nous mieux en faisant ceci :

Fixons-nous l’objectif d’assainir notre pays de manière durable et non saisonnière ;

Identifions les PME et personnes ressources spécialisées dans la gestion durable de l’environnement et leur communiquer cet objectif ;

Renforçons leur connaissance en gestion environnementale, qui serait bien nécessaire ;

Avec eux, organisons-nous en mettant des plans d’action réalistes et réalisables dans le temps et dans l’espace, en conformité avec les normes de gestion environnementale ;

Affectons des moyens de réalisation (poubelles, moyens de transport, moyens de protection individuelle des agents, etc) et réveillons nos textes de loi relatifs et bien adaptés à l’assainissement de nos espaces vitaux. Ces textes de loi doivent être revus, communiqués, appliqués et évalués régulièrement sur le terrain;

Construisons des unités de valorisation des différentes catégories de déchets avec une gestion bien organisée, débarrassée de toute influence ennuyante. Ce n’est pas impossible. C’est d’ailleurs un moyen de création d’emplois.

Suivons la réalisation progressive des activités des PME et évaluons-les techniquement à des fréquences régulières;

Aimons notre pays en étant des bons patriotes et imitons les bons exemples

 

Par Mamady DIAWARA

Student PhD

ED GAIA Montpellier

Tél.: +224 622208202

+ 33749898623


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