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Journée d'élimination des violences à l'égard des femmes : « plus de 90% des guinéennes de 15 à 49 ans subissent les VBG », dit Halimatou Baldé

Halimatou-Balde

Aujourd'hui, les Violences Basées sur le Genre (VBG) sont l'une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde. En Guinée, les plus connus sont les viols sur mineures et les violences conjugales. En  cette journée qui célèbre les violences à l'égard des femmes, Halimatou Baldé, écrivaine, enseignante et activiste s'incline devant la mémoire des femmes victimes des VBG.

Revenant sur la situation des VBG en Guinée, Halimatou déclare qu'elle est déplorable car plus de 90% des guinéennes sont touchées.

«Je dirais qu'elle est catastrophique parce que d'après les enquêtes qui sont passées aujourd'hui, plus de 90% de femmes âgées de 15 à 49 ans sont victimes VBG. Ce qui signifie que la majeure partie des femmes sont victimes de violences en Guinée. C'est déplorable et condamnable », at-elle fait remarquer.

Parlant de la lutte que mènent les activistes, l'écrivaine estime que leurs efforts sont louables car c'est une lutte de longue haleine.

«Le processus est long mais on peut dire que la situation au niveau des activistes est en avance. Aujourd'hui nous voyons des femmes qui osent dénoncer ... Il faut se féliciter parce qu'il y a des femmes activistes qui accompagnent les victimes de VBG, qui prennent en charge les honoraires des avocats, qui assistent moralement les victimes. Pour moi le bilan il est positif mais ça ne veut pas dire que tout marche », a relevé Halimatou Baldé.

De cette journée, l'activiste espère beaucoup.

«J'attends que les activistes fassent le bilan ainsi que les ONG pour savoir combien de femmes ont été assistées, combien de coupables de ces violences ont été traduit devant la justice et combien ont été condamnés», nous apprend l'enseignante qui explique qu 'ainsi, on saura qui fait son travail réellement.

Pour mettre fin à ce phénomène de violences plus que inquiétant, Halimatou propose quatre solutions: le durcissement de la législation sur les violences, l'application de la loi, la dénonciation des violences par les victimes et le refus d'encourager en protégeant le bourreau.

«Aux autorités, qu'on essaye de durcir la législation contre les VBG. J'invite l'appareil judiciaire à cesser de libérer les coupables au nom de la corruption, que la justice applique la loi sur les coupables et j'invite les femmes à dénoncer, à refuser de subir la violence au nom de la tradition ou la religion. Refusez de rester avec un conjoint violent. La violence est illégale et condamnable. Il faut que les parents refusent d'encourager les violences en cessant de protéger le bourreau », a expliqué l'activiste.

Selon Halimatou Baldé, tout commence par une paire de gifles et en supportant ceci, la victime donne l'occasion au bourreau.

«En supportant une paire de gifles d'un conjoint, vous êtes entrain de lui donner l'occasion demain. La violence est progressive et illégale. Si vous ne le freinez pas à temps, un jour vous vous retrouverez sous terre. Refusez de tolérer un violent, protégez votre vie. Sauvez vous, partez à temps avant que le pire n'arrive », a conseillé la jeune dame.

A l'occasion de cette journée, l'activiste a appelé ses paires à redoubler d'efforts et les femmes à dénoncer car la loi est faite pour être appliquée. Pour changer la donne selon elle, il faut conscientiser les gens, sensibiliser et réprimer quand il faut.

Elisabeth Zézé Guilavogui


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