Dans la commune urbaine de Kankan, trouver ne serait-ce qu'un litre d'essence relève désormais du parcours du combattant. Pratiquement toutes les stations-service sont à l'arrêt, et même dans les rares cas où elles sont ouvertes, l'approvisionnement est très limité. 
En cette journée du samedi 16 Mars 2024, les rues de la ville étaient désertes en carburant.

Interrogé par notre correspondant régional, plusieurs conducteurs expriment leur mécontentement face à cette situation alarmante.

« Obtenir du carburant aujourd’hui était un véritable défi. Je suis parti de chez moi à 7 heures du matin et je n’ai toujours pas réussi à en trouver. J’ai d'abord tenté ma chance à la station située au carrefour de Siguiri, où j'ai patienté jusqu’à 9 heures sans succès. Un ami m'a finalement prêté un litre d'essence pour que je puisse me rendre à une clinique locale pour mes injections. Ensuite, je me suis dirigé vers la station sur la route de Siguiri, mais là encore, je suis reparti bredouille jusqu’à 11 heures. C’est finalement à la station du Grand Marché, vers midi, que j'ai pu en obtenir. C'était une journée très frustrante», explique Mory Konaté.

Une fois le carburant en main, il est revendu à prix d'or. Il faut débourser entre 20 000 et 25 000 GNF pour un litre dans des circuits restreints, accessibles uniquement à ceux qui ont des relations privilégiées.

Moussa Camara, un autre conducteur, raconte avoir acheté un litre d'essence à 20 000 GNF.

« La situation actuelle est très décevante, la pénurie d'essence à Kankan est flagrante, et pourtant les autorités restent silencieuses. Personnellement, j’ai dû acheter un litre d’essence aujourd’hui à 20 000 GNF par l’intermédiaire d’un ami, mais cela a nécessité une négociation serrée. Ce qui se passe à Kankan est très préoccupant et si cela perdure, ce n’est pas bon pour notre pays», dénonce-t-il.

Facely Sanoh pour 224infos